La présence d'animaux chez lesquels l'infection tuberculeuse n'est pas confirmée par des techniques de laboratoire, mais qui réagissent de manière non spécifique aux tuberculines, représente un problème encore non résolu. Cela conduit à l'abattage d'animaux qui ne sont pas vraiment infectés (faux positifs) et à l'application de mesures restrictives dans l'élevage d'origine. Ces réactions peuvent être dues, entre autres, à une exposition antérieure des animaux à des mycobactéries non tuberculeuses (MNT) ou, bien qu'actuellement interdites chez les bovins, à l'utilisation de vaccins contre la tuberculose ou la paratuberculose. Pour cette raison, l'un des objectifs que nous poursuivons à INNOTUB est d'identifier les micro-organismes non tuberculeux capables de provoquer des réactions croisées dans les tests de diagnostic et de caractériser le degré d'interférence, ce qui permettra le développement de nouvelles techniques ou critères de diagnostic.
De cette façon, nous avons pu démontrer chez le cobaye que la plupart des MNT étudiés peuvent induire des réactions croisées avec la tuberculine bovine et avec le réactif P22, que l'interprétation comparative (utilisant également la tuberculine aviaire) résoudrait le problème dans certains cas et que le degré d'interférence peut dépendre de la dose de MNT à laquelle les animaux sont exposés. Comme résultat positif de l'étude, il convient de noter que seuls les animaux exposés à Mycobacterium bovis et Mycobacterium caprae (les principales causes de la tuberculose animale) ont réagi aux réactifs PCL et FP, afin qu'ils puissent compléter la tuberculine bovine ou remplacer la tuberculine bovine à l'avenir. De cette manière, la spécificité du test de diagnostic serait améliorée, en évitant l'apparition de faux positifs mais sans perdre la capacité d'identifier les animaux réellement infectés (sensibilité).
Cette étude, menée par NEIKER, a été publiée dans la revue Scientific Reports et est librement accessible sur ce lien.