Dans la région transpyrénéenne, les programmes d’éradication de la tuberculose bovine (TB) se développent dans un contexte social marqué par des attitudes fatalistes à l’égard du contrôle de la maladie et une grande méfiance entre les différents acteurs qui rend difficile l’acceptabilité du programme d’éradication. Les stratégies discursives utilisées dans les débats publics peuvent donner lieu à des perceptions et des opinions différentes et influencer le degré de confiance entre les parties prenantes et leur niveau d'engagement. Pour cette raison, l'un des objectifs du projet INNOTUB a été de caractériser la communication sur la tuberculose bovine entre éleveurs et vétérinaires de la région transpyrénéenne et, à travers des actions participatives, d'élaborer des recommandations pour améliorer les stratégies de communication existantes. L'étude a révélé l'existence d'un débat controversé sur la bTB dans lequel chaque groupe défend des positions différentes : vétérinaires et chercheurs « luttent » contre la bTB et « avancent » vers l'éradication, tandis que les éleveurs se situent dans une logique de « sacrifice », jouant un rôle de « sacrifice ». rôle largement passif. L’hétérogénéité de la compréhension de la maladie se reflète également dans les thèmes abordés : la communication institutionnelle et scientifique se concentre presque exclusivement sur la détection et le contrôle de la maladie. Au contraire, les éleveurs étendent leur communication à une plus grande variété de sujets, indiquant leur préoccupation pour différents aspects liés à la bTB et pas seulement pour la maladie elle-même.
Les résultats soulignent la nécessité de créer une vision (et un langage) commun sur la tuberculose bovine, élargissant le débat sur des questions qui affectent et/ou concernent directement les éleveurs. Il est également important de responsabiliser et de rendre visibles les éleveurs en tant que sujets actifs et acteurs fondamentaux des programmes de contrôle. En outre, les activités participatives réalisées avec les éleveurs et les vétérinaires ont apporté une série d'améliorations dans la communication actuelle sur la tuberculose bovine, avec le développement des propositions suivantes : (i) Créer des espaces de réunion participatifs pour partager des informations, mener des réflexions communes et contribuer à la recherche de solutions. . (ii) Valoriser davantage le travail effectué par les agriculteurs et les vétérinaires privés. (iii) Améliorer l'accessibilité des données (sur les situations épidémiologiques). (iv) Élaborer des protocoles clairs (et par écrit) et préparer du matériel d'information visuel (infographies, courtes vidéos, fiches d'information, etc.). (v) Repenser les cours de formation et d'accréditation, y compris le contenu lié aux aspects sociaux et économiques, et fournir des outils facilitant la communication. (vi) Accroître la participation de tous les acteurs à la conception des protocoles ; par exemple, en établissant des « comités locaux » avec des représentants des agriculteurs, des vétérinaires et des services officiels qui peuvent appuyer la prise de décision sur des cas spécifiques. Cependant, pour que cela soit possible, tant le secteur de l'élevage que les vétérinaires privés devraient organiser et mener un débat interne pour identifier les besoins, les priorités et les obstacles qui rendent le travail quotidien difficile et, de cette manière, être mieux préparés à participer aux processus. prise de décision.
Cette étude, menée par l'UAB dans le cadre du projet INNOTUB (numéro de subvention EFA357/19/INNOTUB), a été financée par le programme Interreg-POCTEFA 2014-2020 et cofinancée par le Fonds européen de développement régional (FEDER). Leurs résultats ont été publiés dans la revue Preventive Veterinary Medicine et l’article est librement accessible au lient suivant.
